Ce 21 septembre, Jean-Jacques LASSERRE, Président du Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques, José Luis SORO, Vice-président du Gouvernement d’Aragon, accompagnés du Maire de Canfranc, Fernando SANCHEZ, se sont retrouvés pour célébrer trois aménagements majeurs pour le développement économique et touristique du territoire frontalier.
L’objectif : développer et sécuriser l’itinéraire jacquaire transfrontalier connu sous le nom de Voie d’Arles côté français et camino frances côté espagnol.
Le défilé du Portalet côté français : un chantier majeur
La Voie d'Arles, GR®653 est l'un des principaux chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Elle traverse les Pyrénées en empruntant, depuis Oloron-Sainte-Marie, l'intégralité de la Vallée d'Aspe. De nombreux travaux d'amélioration de son tracé ont été réalisés ces dernières années, entre Oloron-Sainte-Marie et le col du Somport : réouverture du vieux chemin pour éviter l'utilisation de la RN134, passage par le village d'Urdos, pose d'une nouvelle signalétique directionnelle...
Aujourd'hui restait un point noir sur cet itinéraire : le défilé du Portalet. Cette section dangereuse n'a pu être traitée faute de solution technique adaptée.
Le Département des Pyrénées-Atlantiques a fait le choix de porter l'investissement principal indispensable au développement de l'itinéraire.
Le projet de franchissement piétonnier du défilé du Portalet, pour lequel le Département est maître d'ouvrage au titre de sa politique de la randonnée et qui se concrétise aujourd'hui, poursuit un double objectif :
- permettre un franchissement du défilé du Portalet en toute sécurité pour les randonneurs et les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle et ainsi augmenter la fréquentation de cet itinéraire transfrontalier,
- garantir un accès sécurisé au fort du Portalet dans le cadre de sa valorisation touristique et ainsi augmenter la fréquentation.
Le projet est constitué des trois ouvrages suivants :
Ouvrage n°1 : la passerelle himalayenne inaugurée ce jour (travaux achevés en mai 2021 pour un montant de 2,206 M€ TTC et financés au titre du POCTEFA à hauteur de 65 %).
Les travaux réalisés permettent le franchissement des gorges du Sescoué depuis le GR®10 (chemin de la Mâture) jusqu'au premier lacet d'accès au fort du Portalet.
Cet ouvrage comprend la création d'un cheminement pour les randonneurs, d'un bélvédère avec vue sur les gorges et le fort, et d'une passerelle himalayenne métallique d'une longueur de 34 mètres édifiée au-dessus du Sescoué.
Des travaux de sécurisation de falaises ont été réalisés à cette occasion (purges manuelles, minages, confortements de falaises par cloutage et mise en place de deux filets de protection).
Ouvrage n°2 : travaux projetés sur 2021 et 2022 pour un montant estimé à 5,472 M€ TTC.
Ces travaux permettront la sécurisation du cheminement entre le pont d'Enfer et le pont d'Urdos.
Il prévoit la mise en place d'une passerelle métallique en encorbellement le long de la route nationale 134. Cette passerelle, d'une longueur voisine de 400 mètres et d'une largeur de 1,50 m, reliera le pont d'Enfer, situé au droit du fort du Portalet, au pont d'Urdos plus au sud.
Ouvrage n°3 : travaux projetés sur 2022 pour un montant estimé à 0,56 M€ TTC.
Il prévoit, en amont du pont SNCF, la création d'une passerelle piétonne de 29 mètres sur le gave d'Aspe et de cheminements piétonniers de raccordement entre le pont et la gare d'Urdos.
Le centre d’accueil et d’information transfrontalier dans la station de Canfranc
Le centre d'accueil est au coeur de ce patrimoine exceptionnel.
L'ancienne gare de Canfranc, "la reine des Pyrénées", qui fait l'objet d'un projet de réhabilitation plus large, intègre ces installations d'accueil et d'informations sur cette voie jacquaire transfrontalière située dans les anciens garages.
Les espaces thématiques et d'expositions seront dédiés à la Voie d'Arles et permettront de créer une véritable offre touristique et patrimoniale.
Le projet se développe en préservant les caractéristiques géométrique et volumétrique de l'édifice, ainsi que l'image historique respectant le passé industriel de tout cet environnement.
Une attention particulière sera portée à la mise en valeur de la structure horizontale couverte, formée de cercles métalliques, unis par rivets, permettant de garantir une perception complète de ce bâtiment de n'importe quel endroit où se trouvera le visiteur. C'est pour cela qu'ont été évitées des cloisons dans les parties intérieures.
Le montant de l'aménagement final atteint le 573 672,50 € financés à 65 % par le POCTEFA, et sa mise en fonctionnement dépend de la fin des travaux d'urbanisation de l'esplanade de Arañones, et plus largement de l'aménagement intérieur de l'édifice (mobiliers, matériels audiovisuels,...) qui permettent de doter le centre d'équipements offrant la sensation d'une véritable expérience au visiteur.
D'autre part, le Gouvernement d'Aragon, a consacré 200 000 € supplémentaires pour la signalétique, l'entretien et la conservation du chemin jacquaire, ainsi que dans le développement d'outils de sensibilisation et de formation.
L’auberge des pèlerins de Canfranc
La réalisation de cette auberge a été pensée sur un bâtiment particulier et thématique.
Elle est située dans ce qui fut l'ancienne maison consistoriale du village, et plus tard en "maison paroissiale", qui se trouvait en mauvaise conservation.
La thématisation se manifeste sous trois formes :
- toutes les flèches indicatives sont réalisées de couleur jaune, couleur officielle de la signalétique du chemin jacquaier,
- dans la contremarche des escaliers est signalée la distance qu'il reste à parcourir jusqu'à Saint-Jacques-de-Compostelle, Canfranc étant le premier village aragonais, et plus largement, un des plus importants traversé par le chemin de Saint-Jacques.
- les chambres intégralement réalisées en bois avec un design spécifique à l'auberge. Chacune ayant un nom de station de train, en lien avec la place qu'a la gare pour le village de Canfranc.
Cette réhabilitation patrimoniale d'ensemble s'élève à 310 000 €.
